J'ai vu l'envers,
J'ai vu l'endroit,
D'un regard clair
Devenu froid.
La Reine est belle
Mais quand il pleut
Que devient la tarentelle
Dans ses yeux ?
Un instant si riche,
Soudain la pauvreté :
Qui a tué la biche
Au fond de la forêt ?
Le soleil avec la lune :
Leur mariage est une chimère
Qui se cache derrière la dune
De leurs pleurs et de leurs prières.
Et le nouveau chemin
Qui mène au précipice
Se croit si malin
Qu'il trompe même sans artifice...
J'ai vu l'envers,
J'ai vu l'endroit...
Et par mes vers
J'oublie ma croix...
Joël Conte
le 9 mars 2016
De Kerouac à Coluche
Il trace sa route
Dans la joie et dans le doute :
De porte en porte,
Sa poésie il colporte.
De Kerouac à Coluche,
Il s'en va par le monde,
Goutant au miel de ruche en ruche
Là où les reines sont fécondes.
Il trace sa route
Dans la joie et dans le doute :
De porte en porte,
Sa poésie il colporte.
De Louise Michel à Simone Veil,
Il perçoit de l'émancipation le sourire,
Et tourne son regard vers le soleil
Quand l'aurore délivre sa flamme à l'avenir.
Il trace sa route
Dans la joie et le doute :
De porte en porte,
Sa poésie il colporte.
Il suit la voix de la sagesse
Qui le guide vers les plus belles galaxies,
Où il honore chaque déesse
Quand elles libèrent le silence de l'ambroisie.
Il trace sa route
Dans la joie et le doute :
De porte en porte,
Sa poésie il colporte.
Il arbore le drapeau de la liberté,
Prêt à tous les rêves de bonheur,
Car il sait que derrière chaque malheur
Tombe le voile de la destinée.
Il trace sa route
Dans la joie et le doute :
De porte en porte,
Sa poésie il colporte.
Joël Conte
D'UNE IVRESSE ULTIME
S'il n'y a plus de bouteilles
Dans mon réfrigérateur...
C'est parce que j'ai tout bu !
Si le jus de la treille
Purifie mon cœur...
C'est parce que je ne rêve plus !
Si le bruit des abeilles
Inondent mes peurs...
C'est parce que je ne vis plus !
Si l'ombre du soleil
N'éclaire plus que ma douleur...
Toi, ma douleur...
C'est parce que je ne te vois plus !...
Joël Conte
APPARITIONS
Formes inattendues
Dans un décor banal
Qui colorent la vue
De tes ondes fatales.
Lumière matinale
Dans une aube nouvelle
A la robe inégale
De ta rosée sensuelle.
Artifice sonore
Au détour du chemin
Où tu souris encore
De ton noble destin.
Arrivée d'un éclair
Dans ton ciel étoilé,
D'un jaillissement solaire,
En parure lactée.
Alignement de l'ombre
Dans une rue déserte
Quand les nuages sombrent
Dans tes larmes offertes.
Rêve réapparu
Dans un moment sublime
Qui transcende l'élu
Dans ta plus belle rime.
Joël Conte
22 février 2016